Extraits de nos textes ...

comme d'hab'

Chapitre 4 : "Je n'étais plus son petit lys"
J'attendais, impatiente d'en savoir plus sur le beau prince. Clémence prit un air assez chamboulée :
- Vous savez, le Dauphin n'est pas toujours aussi charmant que lorsqu'il rend visite aux nobles. Dans l'intimité, il peut se montrer exaspérant et très possessif.
- Exaspérant ? M'étonnai-je, comment est-ce possible ? Il est si plaisant de parler avec lui.
- Lorsqu'il était plus petit, le Roi et la Reine ne se sont pas beaucoup occupés de lui. Adolescent, il a imposé ses habitudes et ses limites à ses parents qui l'avaient délaissé. C'est pour cela que je le trouve exaspérant. Maintenant qu'il est marié, il est assez sage. Mais cela m'étonnerait qu'il passe son temps à chouchouter sa femme ! Il préfère la compagnie des dames plus fêtardes de la cour.
Peinée malgré moi, je me demandai comment Louis-Charles pouvait être aussi... Aussi quoi d'ailleurs ? Il faisait ce que bon lui semblait après tout ! Mais moi qui l'avais imaginé tellement parfait, lui découvrir un tel caractère me fit l'effet d'un choc. J'entendis les cloches de l'église. 17 heures. Déjà l'heure de quitter Clémence, ma nouvelle amie. Avec un soupir d'exaspération j'annonçai :
- Je suis désolée, Clémence, mais je dois partir. Il est 17 heures. J'ai été sincèrement ravie de vous rencontrer. Nous nous revoyons jeudi !
- A jeudi Méline !

Madame et moi rentrâmes en carrosse. Lorsque nous arrivâmes à la demeure, je pensai que ma vie avait bien changé pendant ces 4 dernières années. D'abord Olympia. Notre première amie, à moi et à ma sœur, ici. J'avais fait d'elle une amie chère, une tante, une sœur, une cousine, presque une mère. Depuis que les hommes d'armes du Roi avaient retrouvé Isabeau, sa fille, Olympia avait décidé de prendre soin d'elle. Depuis, elle s'occupait beaucoup d'elle, je ne la voyais que très peu. Toujours débordée par son travail, ou par sa fille, nos relations étaient plus éloignées. Elle avait perdu un peu de sa tendresse et son amitié pour moi, elle offrait tout ce qu'elle pouvait à Isabeau, ce qui était tout à son honneur.
Ensuite, le mariage Mona-Belignet. Ma soeur était ravissante à son mariage, et ce malgré son pied de bois, mais son visage n'était pas empreint que de bonheur et de joie. Auguste de Belignet, lui, était aux anges. Épouser une fille de condition peu élevée était assez mal vu par les nobles. Mais Diane étai si gentille, il n'y aurait sûrement aucun problème.
Puis pour tout arranger Louise rencontra un homme. Louise, ma mère de cœur, sur qui j'aurais dû toujours pouvoir compter. Depuis elle était emplie d'amour pour lui et envisageait le mariage ! Je commençais à détester cette institution !
J'entrai dans ma chambre et m'assis sur le lit. J'étais bien seule. Au début, j'avais vécu ma croissance et le fait que je grandisse comme merveilleux. A présent, j'aurais tout donné pour redevenir la petite fille que j'avais été. Mais à quatorze ans, on ne se plaint pas comme un bébé. M'ennuyant et refusant de broyer du noir, j'entrepris de lire. Quel beau don, la lecture ! Depuis que je savais lire, je lisais. Des contes aux romans d'amour. Des poésies aux pièces de théâtre. C'était une vraie passion, un bonheur, une escapade loin des duretés que je vivais. En ce moment ma lecture était une pièce de théâtre d'un certain William Shakespeare : Roméo et Juliette. C'était un livre anglais mais, d'après mes informations, il avait été traduit par Pierre Boaistuau ou Launay, qui était la même personne.
Cette pièce était vraiment très belle. Qui ne rêvait pas d'amour ? Mais le pire ; l'amour impossible en vue des rangs. Cela me rappela le Dauphin, à présent marié.
On toqua à la porte et mes pensées s'arrêtèrent là. Je me levai et ouvris. C'était Louise – elle avait dû réussir à me trouver un peu de temps pour une fois – qui m'annonça :
- Ah j'étais sûre de vous trouver ici, Méline !
Pour elle, je n'étais plus son « petit lys ».
- Qu'y a-t-il Louise pour que vous vous déplaciez et me parliez ?
- Méline.... soupira-t-elle d'un ton las, aurais-je fait quelque chose qui vous déplaît ?
- Rien. Mais je ne veux point vous faire perdre du temps, votre homme doit vous attendre, répondis-je ironiquement et assez méchamment ma foi.
- Que..vou..vous...balbutia Louise, oh... Méline nous en reparlerons.. N'est-ce pas ?
- Si toutefois vous trouvez le temps d'en reparler, vous êtes siiii occupée ces temps-ci. Au point de délaisser certaines personnes qui, du moins je le croyais, vous étaient chères autrefois.
Un silence de plomb s'installa. Louise était visiblement gênée quand elle reparla :
- Au fait, j'étais venue vous dire que vous aviez de la visite.

J'adoore ! Ils sont supers ces trois chapitres !

Je les trouve tous GENIAL!!!!!

de rien

et la suite c'est pour quand?

j'espère, LOL

je prend plus le temps

Chapitre 5 : Les plus belles soirées
J'étais sûre qu'elle n'était pas venue sans raison. Louise partit ensuite. De la visite ? Qui pouvait-ce bien être ?
Je me précipitai à ma coiffeuse, m'arrangeai la coiffure, défroissai ma jupe, pinçai un peu mes pommettes pour qu'elles prennent de la couleur puis me dirigeai à la grande porte d'entrée en bois. A la hauteur du tournant de l'escalier, je pus voir Pierre en face de moi, au seuil de la porte. Comme toujours, j'étais heureuse de voir Pierre de Lavière, mon premier cavalier de bal. Inséparables, c'est ce que nous étions devenus. Il respirait une telle joie de vivre, une telle gaité, tant de bonheur ! Et puis il était très agréable à regarder aussi... Des cheveux caramel, formant quelques boucles, longs jusqu'au bas des oreilles. De beaux grands yeux chocolatés envoûtants et une belle bouche ni trop grande, ni trop petite. Il était plutôt grand et l'escrime avait légèrement musclé ses bras. Un vrai corps d'homme avait suivi à celui d'un enfant fragile et doux. Presque toutes les demoiselles de notre âge espéraient un signe de la part de Pierre, mais il ne s'y intéressait pas. C'était comme si son cœur était déjà pris, comme si les autres lui étaient égales.
En quelques secondes, je me retrouvais dans ses bras. J'étais si heureuse de le voir que l'enlacer me fut tout naturel. D'une voix joyeuse, je dis :
- Pierre ! Que je suis contente que vous soyez là !
- Méline, et bien, c'est la première fois que je vous fais montrer autant d'enthousiasme !
Je m'écartai un peu de ses bras et lui demandai amicalement :
- Comment allez-vous ?
- A dire vrai, j'allais mieux lorsque vous étiez encore dans mes bras, rit-il.
Je m'empourprai et souris. Avec Pierre, tout était si bien... Quand il était là, j'oubliais tous mes problèmes et cela, c'était ce qu'il y avait de plus merveilleux. Nous allions souvent ensemble dans le labyrinthe naturel, discutant de choses et d'autres, sans jamais nous ennuyer. C'était comme si nous savions toujours ce qu'il fallait que l'on se dise. Et cela rendait notre amitié d'autant plus forte.
Ainsi, nous nous rendîmes dans le grand jardin qui se trouvait à côté de la demeure de Madame. Les taillis et les fleurs étaient très bien entretenus, et une petite fontaine situait le centre du labyrinthe de verdure. Quelques bancs étaient posés ça et là, au-cas-où on aurait envie de se reposer un peu. Là où Pierre et moi adorions nous poser pour discuter, c'était dans l'endroit le plus retiré du labyrinthe, à une impasse. Aucun banc ne nous permettait le confort, nous préférions de loin nous asseoir par terre, même si cela tachait bien souvent mes jupes de terre et d'herbe ! Là, j'entamai la conversation :
- Ainsi, vous avez réussi à vous libérer ?
- Oui, répondit Pierre, vous savez mes parents me laissent bien plus de liberté maintenant que je suis responsable.
- Ah oui, il est vrai que vous avez trouvé une espèce d'emploi..
- C'est cela, je m'occupe des novices à l'escrime, pour soixante sous de l'heure. Bien que je ne manque pas d'argent, faire cela m'est à présent presque indispensable. J'aime beaucoup aider les plus jeunes...
- Surtout lorsqu'il s'agit d'escrime ! Fis-je remarquer.
Je me couchai dans l'herbe, face au ciel orange, au soleil couchant. Pierre était assis à mes côtés, un coude sur son genou levé. Parfois nous restions ainsi, à regarder le paysage, sans aucune gêne. Nous pouvions rester silencieux et être biens ensemble à la fois, les paroles nous étaient parfois inutiles ; c'était cela le plus beau. Après quelques minutes ainsi, je regardais Pierre et m'exprimai enfin :
- Alors, combien aujourd'hui ?
Je parlai du nombre de demoiselles qui l'avaient presque harcelé pour un peu de son attention.
- Méline, vous savez très bien que je n'aime pas rire de ça...répondit-il. En plus, il n'y en a que deux qui m'ont demandé...
- Je devrais peut-être être jalouse...
- Pourquoi cela ? Vous savez très bien que je serai toujours votre plus grand ami.
- Oui mais après tout, c'est étonnant, vous êtes toujours avec moi et je suis la seule qui ne soit point amoureuse de vous !
- C'est vrai... enfin, je ne pense pas la seule, du moins je ne l'espère pas !
Et nous continuâmes notre discussion. Encore et toujours, sans s'arrêter cette fois. Mais quand 20 heures sonna, nous sûmes qu'il était l'heure de retourner dans le château. Pierre devait rentrer chez lui, dans une demeure encore plus grande à quelques minutes d'ici. Avant de lui dire au revoir je dis :
- Au fait Pierre, il a fait bien beau aujourd'hui, vous ne trouvez pas ?

trop cool, mais je soupsonne que la derniere phrase ait une sinification très précise, dont on ne saurai encore rien...

Oh, d'accord, j'avais mal soupçonné...

je soupçonne toujours quelque chose dans les histoires!!!

^^