Extraits de nos textes ...

Je te hais est peut-être un peu fort non ?

C'est fait !!!

Chapitre 16 : Le plan
- Oh ! Que j'ai envie de vous embrasser !! hurla Olympia.
Nous venions juste de traverser la cour du château de Madame. Il faisait nuit noire. Soudain, Olympia se jeta sur moi et m'embrassa avec force, tout comme Diane.
- Voyons Olympia, la réprimanda ma sœur, tout cela
est bien inutile ! Voulez vous réveiller Madame et la mettre dans une humeur de chien toute la journée ?
- Mais enfin, gloussa la jeune femme, elle ne puit nous entendre tant elle ronfle !
J'éclatai de rire.
- Olympia ! Voyons ! lâcha Diane, choquée.
Nous partîmes toute trois dans un fou rire. J'étais si heureuse que ma nourrice avait assez d'argent pour rembourser l'homme. Elle en avait même trop ! Si mes calculs étaient bons, elle possédait cent trente deux louis d'or. Ce qui était immense. Les huit louis d'or restants étaient largement suffisants pour payer les hommes d'armes du Roi... Mais pour l'heure, il était temps d'aller se coucher.
- Je vous souhaite la bonne nuit Lympia, dis-je d'une petite voix en allant la câliner.
- Bonne nuit ma petite, me répondit-elle me serrant fort contre elle, merci pour tout...
- Merci à vous Lympia... chuchotai-je.
- Bonne nuit Olympia, dit ma sœur d'une voix douce.
- A vous aussi Diane.
Nous allâmes nous coucher. Je bâillai. La soirée avait été fatigante. Il nous avait fallu supporter l'inconfort du carrosse, épuiser nos jambes en marchant dans les rues de Paris et apprendre la bonne nouvelle, ce qui nous a toutes rendues nerveuses. Et il avait fallu revenir au château dans le carrosse inconfortable. C'était beaucoup d'émotions pour une seule soirée ! A présent, Morphée nous appelait...

Le lendemain matin, nous trouvâmes, ma sœur et moi, Olympia entrain d'essuyer un verre à pied mouillé, tout en fredonnant un air de Claude
Le Jeune. Elle avait revêtu une robe de soie rouge et ses cheveux étaient impeccablement coiffés. Elle resplendissait. Elle avait même mis une petite mouche au coin de l'œil. Elle se retourna gracieusement et nous salua.
- Oh ! Méline, Diane ! Avez vous bien dormi ? nous demanda-t-elle d'une voix douce, moi j'ai dormi comme une reine ! Je me sens toute légère...
- Nous avons très bien dormi, merci Olympia, lui répondit ma sœur.
- Êtes-vous prêtes pour... notre plan .. ?
- Absolument ! dis-je.
- Parfait !
Nous déjeunâmes tranquillement. Comme à l'accoutumée, Diane partit ensuite à la salle des ouvrières. Pour une fois, je ne rejoignis point les Demoiselles au salon bleu, mais je restai avec Olympia. Je me cachai
sous la table et nous attendîmes. Olympia se mit à coudre et moi je demeurais immobile, accroupie. J'aurais pu rester comme ça pendant longtemps encore. La mission était d'importance.

Après plusieurs heures, la porte claqua. Je frissonnai. C'était sûrement lui. J'entendis une voix grave :
- Ici les gendarmes de Sa Majesté. Est-ce bien vous Mademoiselle Desmasures ?
- Oui, c'est moi qui vous ai contactés, répondit Olympia, entrez, je vous prie.
- Merci bien.
Le chef des hommes du Roi se nommait M. de Fiaret. Son second était M. d'Héminoston. Le chef prit la parole :
- Bien, nous allons vous expliquez notre procédure.
- Je vous écoute, lui répondit Olympia.
- Nous allons nous cacher dans toute la pièce, le plus près de vous possible. Deux de mes hommes resteront cachés devant la porte, au cas où M. Lacène tenterait une évasion. Peu de temps avant que vous ne lui remettiez la somme requise, nous attaquerons ce vaurien. Il vous faudra faire preuve de beaucoup de courage et de discrétion. Lacène ne doit se
douter de rien.
- Et ma fille ? Comment saurez-vous où elle loge ?
- La Question, Mademoiselle, saura faire avouer cet immonde personnage.
Olympia ne dit rien, probablement choquée à la vue de ce qui attendait Adolfin Lacène. Elle serra les poings et ravala sa salive. Il n'était point temps de se décourager ! Je fronçai les sourcils et me concentrai. Je devais être prête à intervenir en cas de danger. Olympia affirma alors :
- Je serai à la hauteur de vos attentes, Messieurs. J'ai grand hâte que tout cela se finisse.

Ouiiiiiiii !! Encore ! Encore !!

Chapitre 17 : Malheur
La porte s'ouvrit en claquant contre le mur. Un homme respirant bruyamment marcha rapidement jusqu'à Olympia. Les talons des chaussures de l'homme n'étaient point rouges. Il n'avait donc rien à voir avec la noblesse. Je passai un œil en dehors de la nappe qui décorait la table. Il était encore plus laid de face que de profil ! Sa moustache était de travers, et ses sourcils plus gros que ses petits yeux de rat ! Il postillonna sur la pauvre Olympia, qui crispa ses mains sur la table :
- Alors, tu as l'argent ?
- Je... je l'ai.. Dans une doublure ... de ... mon jupon...
- Bon. Sors le ! Et dépêche toi un peu ! Pas tout mon temps moi....
- Hum... C'est assez gênant... Vous êtes un homme et... je ne puis soulever ma jupe devant vous !
- Voilà qui est bête ! Dépêche toi ! hurla Adolfin, tu veux pas qu'j'taide non plus ?
- Non, non...
Elle se retourna et souleva sa jupe. Avec l'aide de son aiguille, elle décousit un fil d'une poche cousue à la main qui maintenait les pièces d'or. Olympia fit bien attention à ne faire tomber aucune pièce. Elle avait les mains tremblantes et des perles de sueur glissaient sur son front. Elle lança un vague regard autour d'elle. C'était le moment.
- Bien, dit Adolfin, maintenant, donne m....
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase. M. de Fiaret s'était jeté sur lui par derrière. Ce fut soudain un grand remue-ménage. Tout le monde courait et M. Lacène fit tout son possible pour sortir de l'emprise de l'homme d'arme. Il avait même du mal à respirer tant le chef l'étouffait en le serrant contre le sol. Olympia était restée sur place, les yeux grands ouverts et une larme solitaire sur la joue. Elle était totalement désemparée. D'un coup, Adolfin donna un grand coup sur le visage du chef des hommes d'armes. Celui-ci se mit la main sur son nez qui saignait. Lacène avait à peine réussi à se libérer de M. de Fiaret qu'il passa brutalement son bras autour du cou de Olympia et lui retint le bras gauche. La pauvre hurla de terreur et essaya tant bien que mal de se défaire d'Adolfin. Elle donnait des coups de pieds dans le vide. Et moi, j'étais là, impuissante. J'aurais tant voulu l'aider, mais je venais de me rendre compte que je n'avais que neuf ans, et que cet homme n'hésiterait pas à me tuer. Les hommes du Roi restaient distants, l'épée à la main. Adolfin commença à nous menacer en pointant son poignard :
- Le premier qui approche.... je tus la femme !
- Allons, le résonna M. de Fiaret, que cela vous apportera-t-il ? Vous ne voulez pas faire ça... Lâchez cette femme et nous vous laissons partir...
- Non ! hurla alors l'autre, je veux l'argent ! J'ai soigné, nourri, logé sa fille ! Je dois être payé pour ça !
- Nous connaissons le traitement que vous administrez à ces enfants ! coléra M. d'Héminoston, ne faites point votre Saint ! Nous savons tous ce que vous êtes !
- Adolfin... dit Olympia, à bout de souffle, pitié....
- Tais-toi !... l'argent... Tout de suite ! Allez ! Passe le si tu tiens un peu à ta misérable vie !
- Maintenant ! hurla alors Fiaret.
Les hommes du Roi qui avançaient derrière Lacène se jetèrent sur lui. Il fut déséquilibré et tomba la tête la première sur le sol. Olympia s'était protégée le visage avec son bras pendant la chute. Dès qu'elle put, elle se libéra d'Adolfin puis se précipita me rejoindre sous la table. Elle haletait et son corps tremblait violemment. Je lui lançai un regard réconfortant et me blottis dans ses bras. Nous avions toutes deux le cœur qui battait bien trop vite. Je mis un doigt sur ma bouche.
- Chut ! Il ne doivent point nous voir, lui murmurai-je.
Elle s'efforça de respirer calmement.
On entendit la porte s'ouvrir. Des talons de sabot résonnaient dans la pièce. Soudain un cri de douleur retentit. J'ouvris grand les yeux et ma respiration cessa. Il me semblait reconnaître cette façon de crier. Sans réfléchir, je soulevai violemment la nappe. Mon cœur s'arrêta d'un coup de battre. Cette silhouette au sol, je la connaissais bien... Ce, n'était autre que ma propre sœur. Elle gisait au sol, dans une flaque de sang. Je hurlais et toutes mes larmes tombèrent sur mes joues. Non... Pas elle ! Que faisait-elle ici ? Je sortis de ma cachette en courant, tentant de rejoindre Diane. M. d'Héminoston m'attrapa et me bouscula derrière lui pour me protéger. Mais enfin ! Ma vie m'importait bien peu à présent ! Ma sœur... Ma seule famille que je connaissais ! J'aurai voulu que Adolfin me tut aussi. Ma vue se brouillait tant je pleurais. J'aurais voulu la rejoindre... Lui prendre la main, lui parler, lui dire que je la suivrais partout... Mais il était à présent trop tard. Je tombais en pâmoison sur le sol glacé.

Eh oui !


Juste, pour noter et critiquer mes fics : http://xannuaire-de-fictionsx.skyrock.com/2466147827-166eme-fiction.html

Moi aussi!

Merci pour ta note et ta critique Louise ! Ca fait très plaisir !

Chapitre 18 : Renaissance
Elle me serrait dans ses bras d'aussi fort qu'elle le pouvait. Son parfum doux et chaud remplissait mon cœur de bonheur. Son sourire était bienveillant et gracieux.
- Méline... Ma petite... Je ne vous quitterai jamais. Jamais !
Elle s'envola alors. Légèrement...
- Je dois vous laisser mon cœur... On m'appelle dans le Ciel ...
- Non ! Diane !
Elle s'envola de plus en plus haut.
- Vous m'avez menti Diane. Vous me laissez seule.
Jusqu'à ce que je ne la vis plus... Plus jamais.
Seule.
- Diane.... où êtes-vous ? DIANE !!!!!!!!!!!!! hurlai-je dans mon sommeil.
Je me réveillai brusquement. Les cauchemars ne cessaient de me poursuivre. Je voyais ma sœur, sur le sol blanc de la cuisine de cave. Elle avait les yeux fermés et les mains inertes. Et je revoyais le sang autour d'elle. Tout ce sang... J'eus soudain peur... Quelle heure était-il ? Je l'ignorais. J'étais toute seule dans le noir. Mais étais-je vraiment seule ? Mon cœur battait fort. Je m'enfouis sous ma couverture. Mes yeux me piquaient. Je me mordis les lèvres pour ne pas pleurer. Pourtant, je ne puis retenir mes pleurs. La souffrance est trop grande... A quoi bon continuer de vivre alors que je viens de perdre ma seule vraie famille ? Je me tournais et me retournais dans mon lit. Je fermai alors les yeux.

La porte s'ouvrit lentement et un rayon de lumière traversa la pièce. Des pas gracieux et légers avancèrent vers moi. Une douce odeur de lavande flottait dans la pièce. Une voix calme et féminine me demanda :
- Alors... Comment allez vous, mon petit lys ?
- Vous ne devriez point être avec les autres Demoiselles ? demandai-je d'une voix brisée.
- J'ai obtenu la permission de venir vous visiter...
Je ne pus me retenir et j'éclatai en sanglots.
- Mais pourquoi ? Pourquoi a-t-il fallu qu'elle...? hoquetai-je, incapable de finir ma phrase.
- Chut... dit doucement Louise en me berçant, ma petite... chut... vous vous faites du mal.
- Je... je... veux...sa..savoir pourqu...quoi ! Elle... n'...au...n'aurait pas d...u ve..nir !
- Ne vous inquiétez pas, mon petit lys...
- Ne pas m...m'inquiétez ?? Mais enf...fin ! Ma sœur est....
Je pleurais à chaude larmes, ne cherchant plus à cacher mon chagrin. Je n'arrivais pas à m'imaginer que Diane était morte. J'aurais voulu la voir à mes côtés. Je ne pouvais pas le dire. C'était trop cruel. Si seulement elle était encore là. Mais elle était partie loin. Trop loin.
- Mais voyons, Méline, votre sœur n'est pas morte !
Je la regardai avec de grands yeux. Mais... et ce sang ? Pendant un instant, la vie me reparut belle et joyeuse. Mais seulement pendant un court instant...
- Comment pouvez vous dire cela ?
- Elle est encore en vie à cette heure !
- Je l'avais pourtant vue... Effondrée ! Sur le sol ! Avec du sang autour.
- Elle avait simplement subi un coup violent et éprouvant, chuchota-t-elle, mais point mortel !
J'eus envie de danser. Ainsi, elle était en vie ! Diane était en vie ! J'aurais pu le crier tout le temps ! C'était si beau ! Moi qui l'avait crue morte !!! Le soleil reprit enfin sa couleur et mon cœur se desserra. Je respirai profondément.
- Et où puis-je la voir ? demandai-je à la demoiselle.[
-Et bien... elle est dans le lit de Madame de Lanse.
- Merci Louise ! Merci beaucoup !!!
Je l'embrassai sur le front. Elle recula un peu, encore surprise par ce geste affectif et pressé. Je n'avais qu'une idée en tête : revoir Diane. Ne serait-ce qu'une fois, mais au moins la voir une fois avant qu'elle ne meurt. Je sautai hors du lit et courus, en chemise et pieds nus, jusqu'à la chambre de la marquise. Le bonheur guidait mes pas. Je courais si vite que je faillis tomber plus d'une fois, en glissant. Mais cela importait peu. Beaucoup de domestiques me regardaient étrangement quand je passais devant eux. Je ne leur accordait pas un instant. Enfin, j'arrivais devant la porte. J'inspirai profondément, m'attendant à voir Diane dans un piètre état.
- Enfin, vous voilà mon cœur ! Je commençais à me faire du souci pour vous !

Chapitre 19 : Complication
Diane était dans l'immense lit de Madame, en chemise, et elle tendait les bras vers moi. Je ne pus croire ce qui m'arrivait. Je me précipitai vers elle. Malgré ses cheveux défaits, sa mine fatiguée et ses nombreuses petites imperfections sur son visage, elle était plus belle que jamais. Son sourire réchauffait mon cœur et ses yeux pétillants suffisaient à faire mon bonheur.
- Oh Diane ! J'ai cru que... vous étiez... morte !
- Dieu ! Pourquoi le serais-je ? dit-elle en me caressant les cheveux.
- Et bien... Je vous ai vue sur le sol, inconsciente et du sang tout autour !
- J'ai effectivement reçu un coup d'épée de M. Lacène...
- Comment cela s'est-il passé ? Dites moi tout dans le détail !
- J'ai entendu beaucoup de bruit et je suis donc venue, inquiète. J'ai fait aussi vite que j'ai pu et je suis entrée précipitamment dans la cuisine de cave. Je n'ai pas vu M. Lacène me planter son épée dans ma poitrine, fort heureusement vers la gauche. Le médecin a dit qu'un peu plus vers la droite et je n'eus pas survécu.
- Et où est l'imposteur à présent ?
- Les hommes d'armes l'ont arrêté, Dieu merci. Et ils recherchent l'endroit où se trouve Isabeau.
- J'en suis fort aise. Mais, vous allez guérir, n'est-ce pas ??
- Je ne puis le dire, mon cœur.
Je la serrai plus fort dans mes bras. A présent, j'avais trop peur de ,la perdre. Je venais de me rendre compte à quel point elle comptait pour moi. Diane me tapota le dos et renifla. Elle pleurait.
- Mais, Diane, pourquoi pleurez vous ?
- C'est que... j'ai peur Méline..
- Peur ? De quoi donc ?
- De l'avenir. Si il m'arrivait quelque chose, qu'adviendra-t-il de vous ?
- Il ne vous arrivera rien. Rien. Nous resterons à jamais ensemble.
- Oh ! Ma petite ! J'aimerais tant qu'il en soit ainsi ! Mais ce n'est possible ! La vie nous séparera forcément un jour... Que vous le vouliez ou non. Mais mieux vaut n'y point penser !
Je m'efforçais de ne point répliquer. Pourquoi était-elle donc si méfiante sur l'avenir ? Aurait-elle encore une raison de craindre une mort prochaine ? Et était-elle totalement rétablie ? J'en doutais fortement.
- Mais Diane, êtes-vous vraiment de nouveau en bonne santé ? demandai-je.
- Les médecins ont fait tout ce qu'ils ont pu. Je suis en vie, c'est l'essentiel !
- M'avez-vous vraiment tout dit, Diane ?
- Oui.. balbutia ma sœur, bien sûr... que voulez-vous donc de plus ?
Elle rougit jusqu'aux oreilles. Je savais à présent qu'elle me cachait quelque chose. Et que c'était grave. Je respirai lentement et ravalai ma salive. Ma sœur n'avait pas l'habitude de me mentir, seulement lorsque l'affaire était sérieuse. Je maudissais Adolfin Lacène plus que quiconque à cette heure. Il avait gâché mon existence. Je m'assis sur le lit, à côté de Diane, et je lui pris la main.
- Allons, chuchotai-je, qu'y a-t-il donc ? Vous pouvez me le dire. Est-ce grave ?
- Voyons, mon cœur, que voulez vous dire par là ? Tout va très bien. Très
bien...
- Diane ! Vous savez bien que je ne supporte point les mensonges ! Est-ce donc si grave que cela pour vouloir me le cacher ? Dites-le moi ! Vous me faites mourir !
- Non, non ! Je ne puis vous le dire Méline ! C'est trop... rapide.
- Quoi donc ? Je vous en prie ! Parlez donc !
Elle ne répondit rien. Je commençais à m'inquiéter. Ce qu'elle avait à me dire devait être bien dur. Mais j'étais prête à entendre tout. Même si cela me faisait mal. Même si j'en souffrirai par la suite.

La porte s'ouvrit. C'était Olympia, avec un plateau où trônaient un œuf cuit, du brocoli sans assaisonnement, et un verre de vin rouge. Elle le posa sur une petite table près du lit de Madame. Elle me vit alors :
- Oh ! Mademoiselle Méline ! Vous vous êtes réveillée ! J'ai eu, ma foi ,très peur pour vous ! Nous vous avions crue morte !
J'allai l'embrasser. Ce genre de familiarité n'était point permis, mais, entre nous, il n'y avait point de gêne à se faire une bise sur la joue. Olympia partit alors en refermant doucement la porte derrière elle. Je
demandai à savoir ce qui troublai ma sœur. Les mots furent inutiles. Diane souleva alors le drap. Je vis qu'il lui manquait...un pied.

Chapitre 20 : Visite
Je restai pétrifiée devant l'horreur de la scène. La bouche de Diane se mit à trembler et elle plissa tristement ses yeux humides. Ma sœur détourna la tête.
- Voyez ! cria-t-elle, il me manque un membre !
Je demeurais muette. Il lui manquait le pied droit de la pointe jusqu'à la cheville. Jamais je n'avais imaginé une chose pareille. Mais comment était-ce possible ? Ma sœur dut lire dans mes pensées, car elle lâcha :
- Les médecins m'ont sauvée. Cet Adolfin m'a enfoncé l'épée dans la poitrine. J'eus peine à respirer, et tombai violemment sur le carrelage. Cela me fut fatale car je m'y cassais le pied droit. Les os de ce pied eurent une infection suite à la saleté et le sang qui étaient sur l'épée d'Adolfin. Cela a traversé mon corps jusqu'à mon pied droit, qui est devenu dangereux pour ma santé.
- Tout cela est fort inhumain ! Enfin, je veux dire, comment cela se peut-il ?
- La science, ma petite, la science...
- Quand je serai plus grande, je serai médecin pour sauver la vie des gens dans votre état.
Diane éclata d'un rire doux et sincère. Un rayon de lumière traversa la pièce.
- Ma Méline, les médecins sont tous de la gent masculine !
- Et bien, je serai la première médecin de la gent féminine !
- Ma douce, dit ma sœur en me caressant le visage, la vie n'est point si simple... Allez donc jouer avec les Demoiselles.
- Voulez-vous rester seule ?
- Je veux que vous vous amusiez ! Allez !
Je lui fis une bise sur le front et partis, le cœur moins lourd. Elle allait bien, c'était l'essentiel. Je me surpris à vouloir jouer avec les dames de compagnie de Madame. Longtemps, cela fut d'un pur ennui pour moi. Mais j'étais à présent heureuse de câliner Louise de Monpartis. Je sautillai donc joyeusement sans regarder où j'allais ; je connaissais le chemin pour aller aux différents salons par cœur.
J'allais arriver au Salon de Minerve, lorsque je me cognais la tête. Je tombais en arrière et me frottai le front. Après quelques secondes de douleur, je levai les yeux, la main encore sur le front. J'aperçus une silhouette majestueuse, pleine de grâce, et d'une beauté sans pareille. Quelle était donc cette créature ?
C'était le Dauphin Louis-Charles de France. J'ouvris de grand yeux ébahis. Je venais de me cogner au beau Dauphin... Cette pensée m'était douce tant il était agréable de toucher sa peau, ses vêtements. Me souvenant que j'oubliais toute bienséance, je plongeai dans une révérence que j'espérais parfaite. Louis-Charles dit de sa voix chaude et protectrice :
- Serait-ce donc vous Mademoiselle Méline Mona que j'ai eu honneur de fêter le 26 Septembre ? Ce serait une bien belle pensée que de vous revoir.
- Assurément, Majesté, c'est bien moi... Je ne saurais dire que trop d'excuses pour m'accorder votre pardon. J'étais fort étourdie, grisée par une bonne nouvelle... Je ne sais trop que faire pour..
- Allons, me coupa le prince, vous avez toute estime de ma part. On jalouse à la cour votre esprit vif et éveillé. On vante aussi votre beauté. Je suis fort heureux de voir que tout cela ne sont point radotages, mais pure vérité.
Je gardai la tête baissée, de peur qu'il ne me voit rougir de tout mon corps. Il souleva doucement mon menton de sa main gantée.
- Vrai, vous ne faites point votre âge, aussi bien en parole qu'en physique.
- Monsieur, voilà bien trop d'honneur pour ma simple personne. Me voilà à
présent trop complimentée.
- On ne puit en dire trop de vous. Je me rendais justement voir Madame la Marquise de Lanse. M'accorderiez-vous l'honneur de m'y conduire ? dit-il en présentant son poing.
- Bien évidemment, lui répondis-je doucement en y posant une main tremblante.
Nous marchâmes donc ainsi jusqu'au cabinet privé de la marquise, sous nombre regards étonnés des domestiques, qui se penchait dans une révérence à notre vue. Je ne savais que dire. Jamais je n'avais imaginé une situation aussi gênante et belle à la fois. Je m'efforçais simplement de respirer calmement et de faire garde à ne point tomber. Quand je sentis que nous allions arriver au cabinet de Madame, je ralentis le pas. Malheureusement, ce merveilleux instant prit fin. Je m'inclinai devant le Dauphin et il me baisa la main. Je repartis. Au bout du couloir, je tournai la tête. Louis-Charles me regardait encore.

C'est magnon ! Je VEUX la suite !

N'est-ce pas ? ^^ Suite (vu que je pars après) :
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Chapitre 21 : Invitations royales
Le salon de Minerve était plus agité que d'habitude. Toutes les demoiselles s'étaient rassemblées et parlaient à voix basse. Elles étaient toutes très curieuse par rapport au Dauphin qui avait fait son apparition dans le château. Les filles n'étaient point indifférentes au charme du beau et ténébreux Louis-Charles. On vantait son courage, sa gentillesse, sa douceur, son côté mystérieux, son intelligence, son physique digne d'un Dieu grec et son incroyable charme qui faisait se pâmer bien des demoiselles. Louise avait le visage rouge et portait sa main sur sa poitrine. Elle devait sûrement être une des nombreuses admiratrices du prince. Je soupirai. Elle avait 24 ans et était trop âgée pour que le Dauphin ne s'intéresse à elle. Toutes jeunes filles de France rêvaient secrètement que Louis-Charles l'aime passionnément. Bien sûr, beaucoup pensaient aussi au mariage. Mais il était promis à la princesse Marie-Eléonore de Savoie.
Dans mes rêves les plus fous, je rêvais que j'étais le bourreau de la princesse de Savoie, qui avait été conduite à la guillotine pour m'avoir voler le Dauphin. Mais c'était un rêve fou et irréel. Louis-Charles devait sûrement attendre ce mariage avec impatience. Je n'avais aucune chance, j'étais trop jeune.
Mlle de Monpartis s'approcha alors vers moi et me serra dans ses bras :
- Oh ! Mon petit et tendre lys... Je sais la peine que vous avez enduré en sachant votre sœur en danger de mort... Je... je ne sais comment faire pour vous réconforter, je l'avoue.
- Ils lui ont coupé un pied. Mais elle est guérie. Tout va bien. J'ai envie de m'amuser.
- Avez-vous vu le Dauphin Louis-Charles ? Il vient visiter Madame !
- Je sais. Je l'ai accompagné dans son cabinet privé.
- Vraiment ? Quelle chance vous avez là ! Savez-vous pourquoi il mande voir Madame ?
- Je n'en ai aucune idée. Jouons donc au lansquenet !
Nous nous installâmes à une petite table et commençâmes le jeu avec les Demoiselles. J'aimais beaucoup ce jeu de hasard.

Après quelque temps, je prétextai que j'allai chercher de l'eau car j'avais fort soif et je sortis du salon. Ce n'était qu'une ruse pour encore apercevoir, et peut-être raccompagner le prince. Malheureusement, lorsque j'arrivais enfin près du cabinet privé de Madame, la marquise en sortait. Je compris que Louis-Charles était déjà parti. Je soupirai et marchai lourdement. Mme de Lanse me vit et s'écria:
- Méline ! Venez par ici. J'ai besoin d'aide !
- Je viens, Madame...
Je me dirigeais jusqu'à elle et lui demandai en quoi je pouvais l'aider.
- Prenez donc une de ses valises et portez-la jusqu'à ma chambre. Je prendrai l'autre.
- Bien, Madame.
Je pris la valise la moins lourde et suivis la marquise. Mais une question ne cessait de me traverser l'esprit... Je n'avais que cela en tête. N'y pouvant plus, je me résolus à demander à Madame :
- Madame, que venait faire le Dauphin ici ?
- J'étais sûre que vous me poseriez cette question ! s'exclama la marquise,
un sourire victorieux aux lèvres, c'est que, voyez-vous, je commence à bien vous connaître. Pour répondre à votre question, le jeune Dauphin m'a invitée au grand Bal d'Hiver ! Il m'a mandée de venir avec mon entourage, vous, votre sœur et mes demoiselles de compagnie.
J'ouvris grand les yeux. J'allais assister à un bal à Versailles ! Et le Bal d'Hiver !!! C'était quelque chose de merveilleux. La salle est entièrement décorée, les musiques y sont magnifiques, les robes y sont belles, il y a un grand banquet et nombre belles choses encore ! Mais la marquise ne m'avait encore point tout dit :
- Et il nous invite aussi à sa noce avec la princesse de Savoie ! N'est-ce point merveilleux ? Voyez comme le Roi m'apprécie ! Il m'offre enfin tout ce que mon rang de Marquise me permet ! Il nous faut ainsi commencer à chercher des robes et un cadeau pour la noce, qui se déroulera en Mai.
Je restai sans voix. Bien sûr, que le Dauphin se marie ne me réjouissait guère. Mais j'allais assister à une noce Royale ! C'était un événement fabuleux, impossible d'en décrire la beauté. Bien que ma joie diminua quelque peu, je restais très heureuse. Nous étions à présent dans la chambre de Madame. Sous ses ordres, je déposai la valise pleine de robes et de maquillage sur sa coiffeuse. J'adressai un petit signe de la main à ma sœur, qui était dans le lit. Elle me sourit. Je retournai dans le salon de Minerve. J'entrai dans la pièce. Les Demoiselles me regardèrent, curieuses. Je dit alors :
- Nous allons assister au Bal d'Hiver et à la noce du Dauphin, sous demande de Sa Majesté.

Waouh ! Mais c'est super ça ! Il me tarde ce fameux bal !

moi je sais la suite et l'episode du bal!!!!