Allez, je suis gentille ! Mais près vous devrez patienter un peu quand même Chapitre 25 : Le 21 décembre Le Roi Louis-Philippe marchait promptement dans les couloirs, faisant claquer ses talons rouges.
« Il va y avoir du bruit ce jourd'hui... » pensai-je en le voyant. J'esquissai une révérence mais il ne posa aucun regard sur moi. Il était bien trop préoccupé par la vie de son fils mourant. Il entra comme un éclair dans le cabinet de toilette de Madame. Les personnes présentes s'empressèrent de plonger dans une parfaite révérence. Louis-Philippe se pencha sur le corps de son fils.
- Que lui est-il arrivé ? Demanda le Roi d'une voix lente et autoritaire.
- V..Votre Majesté, bafouilla son médecin, M. de Rolombotois, il a reçu nombre coups d'épée.. Il faut faire vite afin que l'impureté de l'épée de M. Artisot n'infecte point Sa Majesté le Dauphin..
- Faites tout, Rolombotois.. Faites tout. Vous m'entendez ?
- Monsieur, votre serviteur, dit le médecin en faisant une révérence.
Je m'approchai alors avec courage du Roi. Je plongeai dans une révérence.
- Monsieur, dis-je, je vous demande grâce.
- Qu'y a-t-il, mademoiselle Mona n'est-ce pas ?
- Oui c'est bien moi, Votre Altesse. Auriez vous l'obligeance de me suivre ?
Il hocha la tête et me suivit. Je lui désignai Louise de Monpartis, blessée au bras et sans soins. Le sang coulait abondamment de sa blessure malgré le mouchoir qu'elle avait mis autour. Le Roi prit une mine horrifiée :
- Seigneur, pauvre femme que voilà ! Je m'en vais appeler des médecins !
Il partit. Quelques cours instants plus tard, il revint, secondé par un médecin. Le Roi lui ordonna de s'occuper de Louise, qui rougit en voyant Louis-Philippe.
- Je vous remercie encore pour tout ce que vous avez fait pour nous, Monseigneur, dit timidement la Marquise de Lanse.
- Je ne pouvais laisser la vie de cette pauvre enfant en danger, Madame, lui répondit le Dauphin.
Nous quittâmes le Roi et son fils, guéri. Je souris à l'intention de Louise, qui portait un bandage sur sa blessure. Elle rougissait et était assise sur un divan. Les deux hommes royaux partirent pour Versailles.
Quelques jours plus tard, la demeure se trouva en effervescence. Nous étions le 21 décembre. Au soir, Mme de Lanse, les Demoiselles et moi irions assister au grand et somptueux Bal d'Hiver. Le jour n'était même pas levé, que tout le monde était éveillé.
Je sautai sur mes pieds et m'installai rapidement à ma coiffeuse. Diane s'était déjà levée, réveillée par Louise. J'entrepris de dompter ma chevelure bouclée, puis décidais finalement de l'attacher en chignon. Je laissais retomber quelques boucles, qui vinrent se poser docilement sur mes épaules. Pour ce qui en était de mon vêtement, je vêtis une simple robe d'un bleu très clair.
Ensuite, je sortis en trombe de la pièce. Sautillant d'un pied sur l'autre, je me dirigeai à la chambre de Madame, là où tout le monde s'était rassemblé.
- Ah ! Vous voilà enfin Méline !! Vite, hâtez vous !
- Que se passe-t-il Madame ? demandai-je.
- Et bien ! Comptez-vous aller au Bal d'Hiver vêtue en souillon ?
J'avançai vers elle, qui était assise à sa coiffeuse. J'adressai un bref regard à Olympia, qui m'accorda son plus beau sourire. La marquise de Lanse me fit signe d'approcher encore. Je m'exécutai. Elle me chuchota :
- Je suis sûre que vous n'avez même pas encore vu votre robe de ce soir !
Elle sourit malicieusement et je baissai la tête. Il est vrai que je n'avais aucune idée de ce que les Demoiselles m'avaient choisi comme robe ! J'espérais vêtir celle que j'avais essayée auparavant. A dire vrai, cela n'avait pas grande importance pour moi. Mais la curiosité s'était emparée de moi à présent, et je ne pouvais attendre plus longtemps.
Madame m'indiqua une armoire de sa main gantée. J'ouvris de grands yeux et avançai maladroitement. C'était se préoccuper de bien peu que du choix d'une robe, mais à Versailles le physique était un des points capitaux. Un simple tissu pouvait vous nuire ou vous avantager ! Voilà pourquoi j'hésitais sur quelle mine adopter. Devais-je me réjouir d'une chose si...superficielle ? J'en conclus que je faisais tout cela pour plaire à Madame, ainsi qu'aux Demoiselles qui s'étaient données de la peine pour me trouver une robe convenable. J'effleurai doucement la poignée de l'armoire avant de l'ouvrir lentement.